« Objectif 0 phyto dans les espaces publics » atteint pour 3 nouvelles communes du bassin versant du Blavet
Kergrist, Quistinic et SainteBrigitteont reçu le trophée « zéro phyto » de la Région le 24 janvier dernier.
Elles rejoignent ainsi Le Sourn et Silfiac sur le Blavet morbihannais, Laniscat, Saint Gelven et Trémargat sur le Blavet costarmoricain.Ces 8 communes font partie des 120 communes bretonnes qui n’utilisent plus de produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces publics, atteignant ainsi le niveau 5 de la charte régionale d’entretien des espaces communaux.
Rappel de la démarche de Kergrist : Début 2009, le Sage Blavet rencontre les responsables de Pontivy Communauté et de Plouay Communauté pour initier la mise en œuvre de plans de désherbage sur les communes de leurs territoires non pourvues (respectivement au nombre de 12 et de 4).Mi 2009, des réunions d’information et de sensibilisation des élus et responsables de ces communes sont organisées par le Sage Blavet conjointement avec les deux Communautés de communes.Les deux Communautés de communes prennent la maîtrise d’ouvrage des plans de désherbage communaux qui sont réalisés courant 2010.
A partir de là, la réflexion et la remise en question du désherbage et de l’entretien des espaces communaux se sont engagées. Situation sur le reste du bassin versant du Blavet. Les autres 102 communes du bassin versant du Blavet sont elles aussi engagées dans cette démarche de réduction des pesticides par la mise en place de plans de désherbage communaux. Parmi elles, la plupart n’utilise plus du tout de produits phytos sur leurs espaces en dehors des cimetières et terrains de foot qui restent les deux lieux où le degré d’exigence reste élevé. Elles sont accompagnées par les communautés de communes et/ou syndicats de bassins versants.
Les collectivités communiquent sur ces changements de pratiques pour que les habitants les acceptent et ne traitent pas chimiquement les trottoirs à la place des agents communaux ! La compréhension, la participation et l’adhésion des particuliers sont indispensables à la réussite de la démarche.
Et au-delà des espaces communaux, les pratiques des communes doivent servir d’exemple aux habitants pour l’entretien de leurs jardins, pelouses, cours, terrasses...
Ainsi, les particuliers sont invités à :
- jardiner au naturel : des tas d’animations, de sites internet fourmillent d’exemples pratiques pour éviter d’avoir recours aux pesticides
- à porter un regard différent sur leurs jardins et accepter quelques herbes spontanées ça et là.
60 espèces d’herbes spontanées sont devenues résistantes aux pesticides ; et donc, plus on en utilise, plus il faut en utiliser !!! C’est un cercle vicieux dont il est urgent de sortir. Bref, un espace public et un jardin sans pesticides sont des espaces vivants ! Et c’est la santé de tous qui y gagne par une meilleure qualité de l’eau !
Que permet un Plan de Désherbage pour la commune ? Le Plan de Désherbage permet :
- De réaliser un état des lieux des pratiques de désherbage et des objectifs d’entretien des espaces d’une commune ;
- De classer les surfaces de la commune suivant le risque de transfert des produits phytosanitaires vers les eaux ;
- De retenir, prioritairement, sur les zones à risques, des techniques de désherbage non polluantes
- De sensibiliser les habitants à la non utilisation de pesticides sur leurs terrains (jardins, pelouses, cours, terrasses…).
En premier lieu, les collectivités sont invitées à s’interroger sur la nécessité de désherber ou non. La démarche proposée dans le cadre d’un Plan de Désherbage va dans ce sens car il vise à :
- Mieux accepter les herbes spontanées : ne pas forcément vouloir tout éradiquer
- Apprendre à gérer différemment des espaces qui étaient jusqu’à présent sur-entretenus (laisser fleurir les pelouses, ne pas vouloir trop d’allées gravillonnées difficiles à entretenir…)
- Occuper l’espace par des paillages (en lien avec la politique des déchets verts de la commune), par des plantes couvre-sol car la nature a horreur du vide ! Lorsque le sol est nu, ce sont les plantes indésirables qui s’implantent !
- Proposer aux habitants la plantation de fleurs le long des trottoirs par exemple, faisant apparaître de beaux résultats sur le plan esthétique.
- Se poser en dernier lieu la question des alternatives au désherbage chimique car ces alternatives sont souvent plus coûteuses en temps et en matériel. Dans certaines communes, la fréquence du balayage mécanique a été augmentée pour limiter la pousse.
Une réglementation de plus en plus contraignante. La réglementation concernant l’utilisation des pesticides dans les espaces publics (obligation d’affichage, interdiction d’accès pendant une durée variant selon les produits utilisés) et l’obligation de formation de chaque agent applicateur d’ici 2014 sont de plus en plus contraignantes : les communes doivent dès maintenant anticiper et revoir le mode de gestion des espaces publics en choisissant de ne plus désherber partout, en utilisant du matériel mécanique et en intégrant les contraintes d’entretien dans la conception des nouveaux aménagements (lotissements, voirie, cimetières…)… C’est une autre façon de repenser, de concevoir et de regarder l’espace qui nous entoure qui doit être mise en œuvre et qui permettra de parvenir à l’abandon des produits phytosanitaires dans les espaces publics et dans les jardins des particuliers…